Nos grandes Européennes
Kaja KALLAS

Kaja KALLAS

Kaja Kallas, née le 18 juin 1977 à Tallinn, est une femme d'État estonienne membre du Parti de la réforme d'Estonie. Elle est Première ministre depuis le 26 janvier 2021. Elle est députée au Riigikogu entre 2011 et 2014, puis députée européenne jusqu'en 2018.
Kaja Kallas est la fille de Siim Kallas, ancien Premier ministre d'Estonie et commissaire européen.
Elle passe son baccalauréat à Tallinn en 1995 puis étudie le droit jusqu'en 1999 à l'université de Tartu. Elle rejoint cette année-là le barreau d'Estonie et devient à partir de 2003 membre du conseil de surveillance de plusieurs sociétés estoniennes.

Élue au Parlement européen en 2014, Kaja Kallas siège au sein de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. Elle est membre de la commission de l’industrie, de la recherche et de l'énergie, et membre suppléante de la commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs.

En 2015, Kaja Kallas travaille sur les réformes du marché numérique unique européen avec un rapport Vers un acte sur le marché unique numérique.

Elle est de nouveau élue lors des élections législatives estoniennes de 2019, au cours desquelles le Parti de la réforme arrive en tête avec 29 % des voix.
Le 14 janvier 2021, K. Kallas est chargée de former un gouvernement.
Son équipe obtient la confiance du Parlement le 25 janvier 2021. Son gouvernement repose sur une coalition entre le Parti de la réforme et le Parti du centre, qui ensemble, ont 59 députés. Ils bénéficient également du soutien sans participation du Parti social-démocrate, ce qui porte le total à 70 députés.

"L’accord de coalition semble plus favorable au Parti de la réforme”, relève l’analyste Mari-Liis Jakobson sur ERR, le média public estonien. Comme le souligne Postimees, les deux partis “ont échoué à trouver un consensus sur les questions de citoyenneté”. Des amendements à la loi sur l’immigration pour notamment réguler la présence de main-d’œuvre étrangère et la définition de la conception du mariage, sujet explosif poussé par EKRE, ont été volontairement laissés de côté de manière provisoire par les deux partis.

L’environnement fait désormais partie des priorités de Kaja Kallas. “Le nouveau gouvernement veut se diriger vers une économie neutre en carbone et mettre un terme à l’exploitation des schistes bitumineux”, indique sur ERR le politologue Martin Mölder. Le pays est le plus grand producteur mondial de schiste bitumineux, la quasi-totalité de sa production d’électricité dépendant de cette énergie, dont l’exploitation est extrêmement polluante.

Mais ce nouveau gouvernement est aussi un gouvernement de novices. “Kaja Kallas et six autres de ses ministres n’ont aucune expérience gouvernementale”, relève Postimees.

L’Estonie est désormais dirigée par des femmes, une présidente, Kersti Kaljulaid, et une Première ministre. “Il était grandement temps”, s’est enthousiasmé le parlementaire Indrek Saar, président du Parti social-démocrate, qui a décidé de soutenir le nouveau gouvernement, “d’autant plus à la veille de notre trentième anniversaire” – celui de l’indépendance par rapport à l’Union soviétique, en 1991. Le message envoyé par les deux femmes sera fort. Pour autant, Kaja Kallas sera confrontée à un défi, selon le député, celui de “ne pas accentuer les inégalités sociales”.

Kaja Kallas hérite d’une situation sanitaire complexe. Depuis début décembre, le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 stagne autour de 500 par jour dans le pays. La hausse de la mortalité inquiète les épidémiologistes, même si le pays ne connaît actuellement qu’un confinement léger. Les écoles ont été autorisées à rouvrir. Dans certaines régions, cafés et restaurants accueillent de nouveau les clients."
Marielle Vitureau (Courrier international)