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Elisa FERREIRA

Elisa FERREIRA

Elisa Maria da Costa Guimarães Ferreira, née le 17 octobre 1955 à Porto, est une femme politique portugaise membre du Parti socialiste (PS). Elle est députée européenne de 2004 à 2016, puis vice-gouverneure de la Banque de Portugal. Elle est désignée comme commissaire européenne au sein de la Commission von der Leyen en septembre 2019, chargé de la politique de cohésion.

La commissaire portugaise Elisa Ferreira est en charge de la Cohésion et des réformes au sein de l’équipe présidée par l’Allemande Ursula von der Leyen.
Dans sa lettre de mission, cette femme née en 1955 à Porto doit « s’assurer qu’aucune région dans l’Union européenne n’est laissée de côté au cours des cinq prochaines années », explique le site Touteleurope.eu. Elle a également la responsabilité de l’important fonds de cohésion et doit s’assurer du contrôle de son utilisation par les États membres.
Elle aura aussi pour mission de créer un Fonds pour une transition juste, dans le cadre du pacte vert européen qui doit être mis en place durant cette mandature.

Lire aussi : Qui sont les membres de la Commission européenne présidée par Ursula von der Leyen ?

Une longue carrière politique

Économiste de formation, Elisa Ferreira occupait la fonction de vice-gouverneure de la Banque du Portugal, banque centrale du pays depuis 2016 après un long parcours politique.

Cette sociale-démocrate a été ministre (Environnement et Planification) entre 1995 et 2002 au sein des deux gouvernements dirigés par Antonio Guterres, qui est devenu depuis Secrétaire général des Nations unies.
Elle a également été eurodéputée de 2004 à 2016.

Parcours universitaire

Elle obtient sa licence d'économie à l'université de Porto en 1977 et y devient alors enseignante. Elle complète sa formation par une maîtrise d'économie, obtenue à l'université de Reading en 1981, puis par un doctorat dans le même domaine, passé avec succès en 1985 dans le même établissement.

Une spécialiste du développement régional

En 1986, alors qu'elle obtient un poste de collaboratrice à l'université catholique portugaise (UCP), elle est nommée sous-directrice du projet de gestion des ressources hydriques de la région Nord. Elle occupe ce poste un an, puis obtient en 1989 celui de vice-présidente de la commission de coordination et de développement régional (CCDR) de ce même territoire.
Lorsqu'elle quitte cette fonction en 1992, c'est pour devenir vice-présidente exécutive de l'association des entrepreneurs portugais jusqu'en 1994.

Ministre par deux fois

À la suite des élections législatives du 1er octobre 1995, le Premier ministre socialiste António Guterres la nomme ministre de l'Environnement le 28 octobre suivant. À l'issue de son mandat, elle est placée en dix-neuvième position sur la liste PS dans le district de Porto, conduite par Fernando Gomes, pour les législatives du 10 octobre 1999.
Élue députée à l'Assemblée de la République, elle est nommée le 25 octobre ministre de la Planification, c'est-à-dire chargée spécifiquement du développement régional.

Députée européenne

Pour les élections législatives anticipées du 17 mars 2002, elle est investie tête de liste dans le district de Braga et fait élire 8 députés sur 18. À l'ouverture de la législature, alors que le PS retourne dans l'opposition, elle est désignée vice-présidente du groupe parlementaire.
Environ deux ans plus tard, aux élections européennes du 13 juin 2004, elle est positionnée en quatrième sur la liste de l'ancien ministre de la Justice António Costa et se voit donc élue au Parlement européen. Elle abandonne alors l'Assemblée de la République. Elle est réélue, toujours en quatrième position, sur la liste de Vital Moreira lors du scrutin du 7 juin 2009.
Lors des élections locales qui se tiennent quatre mois plus tard, elle est tête de liste pour le conseil municipal de Porto. Opposée au maire sortant Rui Rio, au pouvoir depuis 2001, elle échoue à reconquérir la deuxième ville du pays et se contente de 34,8 % des voix et 5 sièges sur 13, soit un point et demi de moins mais autant d'élus que Francisco Assis en 2005.
Le PS l'investit de nouveau en quatrième position sur la liste des élections européennes du 25 mai 2014, ce qui lui permet d'obtenir un troisième mandat. Elle quitte le Parlement européen le 19 juin 2016 pour se consacrer à ses nouvelles fonctions de directrice de la Banque du Portugal.

Elisa Ferreira, Commissaire européenne pour le Portugal chargée de la cohésion et des réformes, s’exprime à l’heure du nouveau budget de la Commission et du "Green Deal" d’Ursula von der Leyen. Selon elle, la compétition entre des pays aux niveaux de vie très inégaux au sein de l’Union rend la politique de cohésion indispensable, car elle permet un rattrapage pour les pays et les régions les moins favorisées.

http://f24.my/64N
À propos des finances de l'UE, que certains veulent limiter, elle défend un budget fort, car son rôle redistributif est plus que jamais nécessaire.
Enfin, sur le "Green deal", elle affirme que l’Europe encourage la transition écologique dans l'industrie et les transports grâce à la mise en place de technologies alternatives.

Une émission présentée par Caroline de Camaret
Production : Isabelle Romero et Sophie Samaille

Elisa Ferreira, commissaire européenne : " De l'argent frais pour le pacte vert"


Par Oleksandra Vakulina : 17/01/2020 euronews

Le nouveau Fonds pour une transition juste est un instrument important prévu dans le cadre du pacte vert pour l'Europe (ou "green deal") : il a été présenté par la Commission européenne comme l'un des volets financiers permettant d'accompagner les Etats membres dans leurs efforts pour mener la transition écologique, l'Union européenne ayant pour objectif de devenir d'ici à 2050, le premier bloc régional climatiquement neutre.
Que signifie ce Fonds pour les citoyens ? Nous en avons parlé le 14 janvier lors de la présentation de ces dispositifs de financement au Parlement européen à Strasbourg, avec la Commissaire européenne en charge de la cohésion et des réformes Elisa Ferreira.


Sasha Vakulina, euronews :

"Le nouveau Fonds pour une transition juste vient d'être présenté. Quelle est l'importance de cet instrument au sein du pacte vert européen et dans le cadre de tous les efforts de l'Union européenne pour aller vers la neutralité carbone ?"

Elisa Ferreira, commissaire européenne en charge de la cohésion et des réformes :

"Je crois que c'est un instrument crucial parce que le pacte vert aura un impact très fort dans certaines régions, c'est clair. Il s'agit des régions qui dépendent totalement ou presque totalement du charbon ou qui ont des industries à fortes émissions de CO2. Et donc, nous avions besoin d'un instrument qui aiderait ces régions à mener cette transition sans qu'elle n'entraîne des coûts économiques et sociaux d'ampleur. Donc le Fonds pour une transition juste et le mécanisme pour une transition juste sont les instruments financiers qui permettront de mettre en œuvre non pas l'ensemble du pacte vert, mais seulement une partie."

Sasha Vakulina :

"Donc, c'est ce qui est nouveau avec ce Fonds : il se concentrera sur les régions dépendantes du charbon."

Elisa Ferreira :

"Oui, il s'agira des régions dépendantes du charbon et d'industries à l'origine de fortes émissions de CO2 et d'autres gaz que nous devons réduire. Donc, l'échelle est régionale. Ce fonds est destiné à faire face à des bouleversements très, très importants dans certaines régions."

Aide "relative" aux régions dépendantes du charbon


Sasha Vakulina :

"Parlons des régions concernées : nous avons d'un côté, la Pologne, pays très dépendant de l'industrie du charbon et de l'autre, l'Allemagne qui en est très dépendante également. Mais évidemment, ces deux pays ne sont pas du tout dans la même situation au niveau du développement économique."

Elisa Ferreira :

"Vous avez tout-à-fait raison. Nous avons décidé de n'exclure aucun pays. Tous les pays ne reçoivent pas le même montant en termes de soutien financier parce qu'il y a un élément qui est présent dans la politique régionale et il s'agit de la prospérité relative. Un pays qui est riche, qui a un niveau de développement très durable et solide est davantage capable de mener cette transition par lui-même qu'un pays qui est extrêmement fragile et confronté en même temps, à de nombreux problèmes de développement. C'est ce que l'on appelle la prospérité relative et on en tient compte quand on calcule le montant qui sera mis à la disposition des différents Etats membres dans cet objectif. Donc aucun pays n'est exclus, mais évidemment, un pays plus pauvre aura proportionnellement plus d'argent pour initier cette transition."

Sasha Vakulina :

"Y aura-t-il d'un côté, les Fonds de la politique de cohésion et de l'autre, le Fonds pour une transition juste ?"

Elisa Ferreira :

"Le Fonds pour une transition juste vient en plus d'un point de vue financier. C'est un nouvel outil pour de nouveaux problèmes. Pour autant, il est rattaché à l'enveloppe de la cohésion sociale ou à l'enveloppe du Fonds social européen dont le pays dispose. Alors, comment les Etats membres pourront-ils activer ces financements ? Ils devront examiner la situation de certaines régions et déterminer ce qu'ils veulent y faire. Bien sûr, la sélection des régions donne lieu à un dialogue entre l'Etat membre et la Commission : l'Etat membre sélectionne la région et ensuite, il doit en collaboration avec les acteurs locaux, élaborer un plan de transition et expliquer quels sont les éléments de ce plan. Sur la base de ce plan, il existe une série d'instruments financiers qui aideront l'Etat membre à réaliser cette transition. Et ce sont des fonds de démarrage : c'est - pourrait-on dire - de l'argent frais qui provient de ce Fonds pour une transition juste."

Sasha Vakulina :

"Alors que des centaines de milliers de personnes dans l'industrie du charbon seront aidées et auront droit à du soutien et à des fonds par exemple, pour leur reconversion si leur emploi disparaît, d'autres citoyens pourraient s'inquiéter des conséquences pour eux et d'avoir moins accès à l'argent frais européen." Elisa Ferreira : "Mais cet argent frais doit répondre à ces problèmes liées à la transition."

Sasha Vakulina :

"Au final, les autres citoyens seront-ils lésés ? Devront-ils faire face à de nouvelles dépenses ?"

Elisa Ferreira :

"Aucun Etat membre ne peut allouer la totalité de son fonds régional ou de son fonds social à ces problèmes liées à la transition. Non, il y a une limite qui est fixée et elle est de 20%."

Sasha Vakulina :

"Pourquoi cette limite ?"

Elisa Ferreira :

"Parce que sinon, on oublierait tous les autres besoins de ce pays pour faire face à d'autres difficultés. Il y a des régions qui ont certains problèmes, d'autres qui en ont d'autres, certaines qui sont très loin de tout, certaines qui sont très pauvres : les pays ont d'autres objectifs qu'ils doivent atteindre... Donc, pour cette transition en particulier, on ne peut pas y consacrer plus de 20% de chacun des fonds."

Sasha Vakulina :

"Quelles sont selon vous, les autres priorités et les autres défis de la stratégie européenne de cohésion en dehors des questions environnementales ?"

Elisa Ferreira :

"Eh bien, la stratégie de cohésion a depuis longtemps, ses propres objectifs. Donc il y a des régions à la périphérie qui souffrent de l'émigration, dont la population vieillit. Il y a aussi des problèmes dans les villes : des zones à l'intérieur des villes, voire des grandes villes, qui sont des zones d'exclusion. Donc il existe toute une série de problèmes dont il faut aussi s'occuper. On ne peut pas se concentrer uniquement sur la transition. Mais, si nous voulons prendre cette question - ce pacte vert - au sérieux - et nous le prenons très, très au sérieux - et que nous devons le mettre en œuvre dans l'Union, alors il faut que l'ensemble du budget européen tienne compte de ces questions environnementales. Donc la politique de cohésion - qui est menée en fonction du niveau de développement des différentes régions - doit garder à l'esprit cette vision moderne de la cohésion qui intègre la préoccupation environnementale. Il n'y a pas d'anciennes et de nouvelles politiques. La politique de cohésion sera plus verte, plus numérique et plus inclusive si possible. Elle devra être modernisée et c'est déjà ce que nous faisons."