Nos grandes Européennes
Catherine CHABAUD

Catherine CHABAUD

 

Catherine Chabaud est une journaliste et une navigatrice française, née le 29 novembre 1962 à Bron (Rhône).

Lors de la troisième édition du Vendée Globe (1996-1997), elle devient la première femme à terminer un tour du monde à la voile, en solitaire, en course et sans escales.

Elle a notamment cofondé la plateforme Océan et Climat et lancé une initiative pour faire reconnaître l’« océan comme un bien commun de l’humanité ».

Elle a été conseillère au Conseil économique social et environnemental puis déléguée à la mer et au littoral au sein du ministère de l’Environnement, de l'Énergie et de la Mer, du 26 février 2016 au 13 novembre 20172.

Le 26 mai 2019, elle est élue députée européenne sur la liste Renaissance, au titre du MoDem. Elle est active au sein du Parlement européen dans les commissions du Développement, de l’environnement et de la pêche.

(avec Wikipedia)

 

Actu : https://oceanascommon.org/

Quelques précisions

En juin 2014, à l’occasion de la Journée mondiale de l'océan, elle est membre fondatrice de la plateforme Océan et Climat, avec l’appui de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO. Elle en est l’ambassadrice lors de la COP21 pour faire entendre la voix de l’océan lors des négociations.

Elle est co-fondatrice de l'association Innovations bleues pour un développement durable des activités maritimes» avec laquelle elle co-pilote le projet Voilier du Futur, démonstrateur de la transition énergétique et écologique des navires, lauréat des Investissements d’Avenir. Elle pilote également le Tour de France des solutions pour le climat (de Monaco à Dunkerque).

En juin 2015, elle est cofondatrice de la Fondation de la mer, destinée « à promouvoir la dimension maritime de la France. »

En 2018 elle lance l’initiative pour faire reconnaître l’océan comme un bien commun de l’humanité, considérant que l’intégralité de l’Océan est menacée.

Catherine Chabaud a été membre de la Réserve citoyenne de la Marine, au grade de Capitaine de Frégate et a présidé le groupe Alidade nouvellement créé « Mer, Marine et Environnement ». Elle a également été membre du CORICAN, Conseil pour la recherche et l’innovation des activités navales. Elle a été membre du conseil d'administration du musée national de la Marine (de 1998 à 2009) ; de la Fédération française de voile ; de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) ; et de l'Agence des aires marines protégées.

Elle a été l'une des marraines de l'association Mécénat Chirurgie cardiaque de 1997 à 201513.

Catherine Chabaud a été conseillère au Conseil économique social et environnemental au titre de personnalité qualifiée (2010-2015). Elle a été rapporteur d'un « avis sur les océans » et d'un « avis sur les matériaux biosourcés ». Elle a également organisé la Conférence internationale sur la gouvernance de la haute mer en 2013.

Elle a été déléguée à la mer et au littoral au sein du ministère de l’Environnement, de l'Énergie et de la Mer, du 26 février 2016 au 13 novembre 2017.

 

Portrait

D’une passion elle a fait un engagement. Première femme à avoir fait le tour du monde à la voile en solitaire et sans escale, Catherine Chabaud est devenue députée européenne sur la liste la majorité présidentielle française. Elle s’est donnée un mandat : faire entendre la voix de l’océan dans l’Hémicycle.

« Députée européenne ». Cet ajout sur le curriculum vitæ de Catherine Chabaud pourrait presque passer inaperçu sur un document déjà bien fourni. Extraits : deux participations au Vendée-Globe, douze traversées de l’Atlantique, quatre livres, quatre documentaires, membre du Conseil économique social et environnemental, déléguée à la Mer et au littoral au ministère de la Transition écologique, ou encore initiatrice de l’appel pour faire de l’océan un bien commun de l’humanité. « J’ai eu plusieurs vies dans une vie », sourit-elle. Avec un fil rouge : l’océan et sa préservation. Cet itinéraire l’a conduit à 56 ans à faire son entrée au Parlement européen, où elle a été élue le 26 mai sur la liste « Renaissance » de la majorité présidentielle française.

L’Europe, elle la découvre par la mer dans les années 1980. La jeune navigatrice, journaliste de formation, participe à plusieurs reprises au « Tour de l’Europe ». « On battait pavillon européen et à la fin, on ne recevait pas de coupes, mais des écus, avant même l’euro ! » se souvient-elle. Dès son premier Vendée Globe en 1996 (dont elle fut la première femme à le réussir), elle s’alarme de la présence des déchets flottant sur les océans. Le déclic de son engagement à venir. Il est d’abord « de terrain », avec la construction d’un « bateau éco-innovant ». Il devient ensuite plus politique.

« Catherine Chabaud est une bienveillante de l’humanité », loue l’ancien ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo qui lui a mis le pied à l’étrier en lui confiant une mission sur le nautisme en 2008. Sur sa route, la navigatrice croise ensuite dans ce même ministère la socialiste Ségolène Royal. Mais c’est une autre femme qui lui fait franchir le pas. En 2014, elle rencontre et sympathise avec Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou. La vice-présidente du Modem partage son intérêt pour les enjeux maritimes. Marielle de Sarnez invite Catherine Chabaud dans des colloques et aux universités d’été du parti centriste (allié à Emmanuel Macron). Il y a un an, elle lui propose d’être candidate aux élections européennes, et convainc les Marcheurs de la faire figurer sur la liste. À la cinquième place, elle en était l’une des têtes d’affiche.

Depuis son élection, la « Bretonne de cœur » - installée en Anjou découvre le marigot bruxellois. Et déchante déjà un peu : « Aucune commission parlementaire ne porte une vision globale des enjeux de protection des océans, soupire-t-elle, le Parlement n’est pas formaté pour cela alors que l’Europe, c’est 25 millions de kilomètres carrés de mer pour à peine 4 millions de terre. » En clair, chacun traite dans son coin des problèmes liés à la mer, sans aucune transversalité ni ambition, ce à quoi elle s’est déjà heurtée en France.

Mais sa marraine Marielle de Sarnez entend bien l’aider à bousculer le Parlement. « Il faut essayer de changer les choses de l’intérieur et je compte sur elle pour cela », appuie l’océanographe et chercheuse au CNRS Françoise Gaill. Elle mise sur « l'énergie farouche » et la « franchise » de son amie. « C’est une femme de tempérament, surtout qu’elle ne change rien ! », renchérit Marielle de Sarnez.

« Je n’ai jamais eu de casquette politique, je ne sais pas comment je vais vivre la chose politique », s’interroge Catherine Chabaud à la veille de la première session parlementaire à Strasbourg. La nouvelle élue a intégré, comme tous les macronistes, le groupe politique libéral du Parlement, rebaptisé Renew Europe. Politiquement, elle se sent proche du centre et même si libéralisme et développement durable ne riment souvent pas ensemble, elle se dit déterminée à « faire entrer les gens en transition ». Votera-t-elle toujours en fonction de la position de son groupe ? « Je resterai une femme libre », prévient déjà celle qui chérit toujours la mer, sur un voilier et parfois avec un masque de plongée. Son compagnon vient de rénover le bateau de son premier Vendée Globe.

RFI   01/07/2019     Anthony LATTIER

Engagement
Catherine Chabaud : « Cela fait près de 18 ans que je suis engagée sur les enjeux « Océan », sa connaissance, sa préservation, sa gestion durable, sa gouvernance. Les déchets que j’ai croisés en mer dès ma première transat en solitaire en 1991, sont à l’origine de cet engagement. Je ne me suis pas demandé « où sont les affreux pollueurs ? », mais « comment en est-on arrivé là collectivement ? ». Je me suis sentie responsable et j’ai eu envie d’agir. Arrêtant la compétition en 2002 après mon deuxième Vendée Globe, découvrant le développement durable, j’ai eu envie de mettre en lumière les solutions émergentes à une époque on l’on ne parlait que des problèmes. Je crois à la valorisation des bonnes pratiques et des innovations inspirantes.

Depuis 2002, j’ai participé, initié, plusieurs projets, des actions concrètes ou des exercices collectifs de plaidoyer pour l’océan. Depuis le Grenelle de la Mer, dont on fête les dix ans cette année, je partage avec les acteurs de la mer et du littoral, avec les scientifiques, les ONG, les acteurs économiques, territoriaux, avec des élus, des médias, la conviction que la mer est notre avenir ; au Conseil économique social et environnemental (CESE), nous avons posé les conditions d’une gestion durable de l’océan ; avec la Plateforme Océan et Climat, nous avons fait entendre la voix de l’océan dans les négociations climatiques ; au cours de ma mission de déléguée à la mer et au littoral, nous avons concrétisé une stratégie nationale pour la mer et le littoral.
Aujourd’hui, avec ''l’Appel pour l’Océan, bien commun de l’Humanité'', que je porte avec l’Institut Français de la Mer (IFM) ... et bien d’autres acteurs et marins engagés, nous voulons promouvoir la notion de responsabilité individuelle et collective face à l’océan ; je vois cette notion comme un accélérateur de la transition écologique.
Constatant mes engagements, des personnalités politiques m’ont régulièrement fait confiance et donné l’opportunité de porter les enjeux océan ; j’ai été sollicitée trois fois pour m’engager dans la campagne des Européennes. A chaque fois, j’ai bien failli accepter car je suis une européenne convaincue, parce que l’Europe, premier espace maritime au monde, que j’ai découverte à la voile, est un échelon très pertinent pour faire avancer les sujets de connaissance, de préservation, de gestion durable. Je suis convaincue que l’Océan est un socle sur lequel nous pouvons refonder, renforcer la construction européenne.
C’est pourquoi j’ai accepté la proposition du MoDem, une équipe qui m’a invitée à plusieurs reprises pour évoquer ces sujets, qui porte des valeurs dans lesquelles je me reconnais et me donne aujourd’hui, avec la majorité présidentielle, la formidable opportunité de porter les enjeux Océan dans la campagne, et j’espère demain à l’Europe. Avec ma candidature, j’entends bien embarquer avec moi l’énergie de tous les acteurs de la mer et du maritime et poursuivre l’aventure collective avec l’Océan ».

https://oceanascommon.org/catherine-chabaud-pourquoi-jai-decide-de-mengager-dans-la-campagne-des-europeennes/