Nos regards sur l'Europe
L’Union européenne à la croisée des chemins

L’Union européenne à la croisée des chemins


Depuis sa création reposant sur un socle fondateur incluant l’Etat de droit et le respect des droits de l’Homme, malgré nombre d’entorses, l’Union européenne tient la barre.

La décision extrêmement prometteuse (reposant en partie sur des fonds propres à l’UE ) de se doter d’un plan de relance pour faire face à la crise post-Covid requiert le conditionnement des versements de fonds au respect de l’Etat de droit par les Gouvernements nationaux. La Commission européenne, en l’exigeant, ne fait qu’exercer son rôle de gardienne des Traités.

La mise en œuvre de ce plan dès janvier 2021 dépendant du retrait des vetos de la Hongrie et de la Pologne, est envisagée aujourd’hui la possibilité de transformer le plan de relance en un accord intergouvernemental à 25 Etats.

Ce serait un très mauvais signal pour les citoyens européens qui, suite au Brexit, s’inquiètent de la solidité et de la solidarité de cette Union maintenant à 27. Et pour pouvoir partager le vœux de Véronique Auger d’une « Union européenne forte, ensemble » à l’orée de présidence de Joe Biden il nous faut souhaiter ardemment que l’on n’ait pas à en venir à cette solution extrême

Devant cette croisée des chemins chamboulés par l’évolution du monde géopolitique il s’agit bien pourtant de tenir bon au respect de l’Etat de droit qui nous paraît être ce qui donne le plus sûrement son autorité à l’Union européenne. Certes elle n’a pas encore d’autonomie stratégique mais si elle veut rester une communauté de destin alors il lui faut veiller à sa charte des droits fondamentaux dont nous fêtons le 20ème anniversaire le 7 décembre et que la création récente du Parquet européen vient consolider.

Martine Méheut