Nos grandes Européennes
Kersti KALJULAID

Kersti KALJULAID

présidente de l’Estonie

L’Estonie est le plus septentrional, le plus petit et le moins peuplé des Etats Baltes. Le grand voisin russe qui a dominé le pays pendant deux siècles et qui, du temps de l’Union soviétique, l’a occupé pendant cinquante ans, reste très présent dans l’esprit des Estoniens d’autant plus que près de 30% de la population est russophone. Mais depuis, l’Estonie a adhéré à l’Otan et à l’Union européenne, et Tallinn est devenu la capitale d'une « Start-up nation » leader en Europe dans le domaine du numérique...

Kersti Kaljulaid, née le 30 décembre 1969 à Tartu, est une haut fonctionnaire et une femme d'État estonienne.
Elle est membre de la Cour des comptes européenne de 2004 à 2016 et présidente de la République d'Estonie depuis 2016.

En 1987, elle sort diplômée du lycée de Mustamäe à Tallinn. Durant ses études elle est membre de l'association scientifique des étudiants et se spécialise en ornithologie. Elle est membre de l'association Filiae Patriae depuis 1990. Elle obtient deux ans plus tard un master de biologie de l'université de Tartu.


En 1996, Kersti Kaljulaid est recrutée pour le poste de directrice des ventes à Eesti Telefon puis elle devient chef de projet à la Hoiupank en 1997. Elle intègre en 1998 la Hansabank, où elle travaille au département d'investissement des marchés.


Elle quitte le secteur privé en 1999 et exerce les fonctions de conseillère économique du Premier ministre Mart Laar jusqu'en 2002. Elle est alors chargée du suivi de la Banque d'Estonie, du ministère des Affaires économiques, la coordination des relations avec le Fonds monétaire international et d'autres institutions financières multilatérales (dont la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque nordique d'investissement et la Banque mondiale).


Elle passe avec succès une maîtrise en administration des affaires en 2001 à l'université de Tartu. Son mémoire, écrit en anglais, s'intitule « L'amélioration du système de gestion des fondations fondée par l’État » (en anglais : The improvement of the management system of state-founded foundations). Cette même année, elle rejoint l'Union de la patrie (IL), le parti de Laar.


Elle retourne travailler dans le privé en février 2002, au département de comptabilité de la centrale électrique d'Iru propriété de l'entreprise publique Eesti Energia AS. En septembre 2002 elle devient directrice de la centrale.


Quand l'Estonie rejoint l'Union européenne, Kersti Kaljulaid est nommée en mai 2004 représentante de son pays au sein de la Cour des comptes européenne. Elle quitte ensuite l'Union de la patrie.


Depuis 2011, Kersti Kaljulaid est présidente du conseil d'administration de l'université de Tartu.

Présidente de la République

Le 27 septembre 2016, après cinq tours de scrutin infructueux lors de l'élection présidentielle estonienne, son nom est proposé par quatre grands partis qui s'engagent à soutenir sa candidature. Le 3 octobre, elle est élue par le Riigikogu à l'issue du sixième tour de scrutin, en obtenant 81 voix sur 101 députés. Kersti Kaljulaid, première femme élue à la magistrature suprême d'Estonie, devient également, à 46 ans, le plus jeune chef d'État du pays.

La principale objection évoquée fréquemment pendant la campagne aussi bien par les médias que les politiciens et les sondages est qu'elle est relativement inconnue en comparaison des autres candidats ayant participé à la campagne. Elle y a répondu par une lettre publique et au cours de plusieurs interviews en promettant de devenir visible à travers le pays, en visitant les différentes régions et en parlant directement aux gens.

Son investiture a lieu le 10 octobre 2016, au terme du second mandat de son prédécesseur, Toomas Hendrik Ilves, qui ne pouvait pas se représenter d'après la Constitution.

Le 9 avril 2018

Six mois après le séjour d'Emmanuel Macron à Tallinn, la capitale de l'Estonie, Kersti Kaljulaid est venue en visite officielle à Paris.

La visite de la présidente estonienne a commencé ce midi par un déjeuner avec le chef d'Etat français dont elle partage les positions sociales-libérales et pro-européennes. « C'est un homme politique qui n'a que les intérêts de ses citoyens en tête, nous a assuré la présidente au cours d'un entretien exclusif, une heure avant sa rencontre avec Emmanuel Macron. Il y a des hommes politiques heureux le matin de se réveiller en se disant : je suis Premier ministre ou président. Mais lui non. Comme Edouard Philippe, c'est un homme d'une grande intégrité qui pense vraiment au bien des citoyens de la France mais aussi de l'Union européenne. »

Installée au Nord-Est de l'Union européenne, voisine de la Russie, la République d'Estonie a déclaré sa souveraineté en 1918, mais a vécu une cinquantaine d'année sous le joug soviétique. Indépendante depuis 1991, elle a investi massivement dans les nouvelles technologies. Aujourd'hui, la quasi-totalité des services publics (impôts, administration…) et privés (banques…) sont dématérialisés.

« Notre exemple de société numérique peut aider la France à changer son administration, assure la présidente. Et vous, vous nous aidez énormément dans notre recherche de sécurité. Il y a des soldats de France et du Royaume-Uni en Estonie et nous vous en sommes reconnaissants. »

Cet après-midi, en compagnie de ses homologues lituanien et letton, Kersti Kaljulaid inaugure l'exposition de peinture « Âmes sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes » au Musée d'Orsay. « Pendant les années 20, beaucoup d'Estoniens passaient par Paris pour faire leurs études ou travailler. C'est une exposition qui montre notre appartenance à l'Europe. Pendant cinquante ans, nous n'avons pas pu organiser de telles expositions car nous étions occupés par l'Union soviétique. Mais cela ne nous a pas changés, nous sommes restés européens pendant tout ce temps. »